Quand l’IA ne suffit pas… il faut mieux la briefer.
ChatGPT, Claude, Gemini… Les outils d’IA générative ont envahi nos bureaux depuis 2024. Pourtant, combien de fois avez-vous entendu : « Cette IA ne comprend rien, elle me sort n’importe quoi » ? Le problème n’est souvent pas dans la machine, mais dans la manière dont nous lui parlons.
Comme pour un brief client, la qualité du résultat dépend directement de la clarté de la demande. Un stagiaire talentueux mais mal briefé produira un travail décevant. L’IA, c’est pareil : ultra-rapide, mais pas devineuse. D’où l’importance cruciale du prompt – cette instruction qui détermine tout.
Qu’est-ce qu’un prompt ?
Un prompt, c’est simplement l’instruction que vous donnez à l’IA pour obtenir une réponse pertinente. Pensez-y comme un briefing pour un collaborateur extrêmement rapide, mais qui a besoin d’instructions précises.
La différence entre un prompt faible et efficace ? Prenons un exemple concret de notre secteur :
Prompt faible : « Donne-moi des idées de goodies pour un client. »
Prompt efficace : « Tu es expert en objets promotionnels BtoB. Propose 5 goodies éco-responsables pour une entreprise tech de 200 salariés, budget 15€/pièce, style moderne et minimaliste, avec impact environnemental mesurable. Format : tableau avec nom, prix, matériaux, argumentaire. »
Même demande, résultats incomparables.
Les 5 clés d’un prompt qui cartonne
Voici la structure qui transformera vos interactions avec l’IA :
- Définir le rôle et l’expertise « Tu es consultant en communication B2B spécialisé dans l’objet média… » L’IA adapte son niveau et son vocabulaire selon le rôle que vous lui assignez.
- Préciser l’objectif et la cible « Rédige un mail de relance pour un distributeur européen rencontré au salon Maison&Objet… » Plus vous contextualisez, plus la réponse sera adaptée.
- Spécifier le format attendu « Format : 150 mots maximum, ton professionnel mais dynamique, avec un call-to-action pour fixer un RDV téléphonique.» Structure, longueur, ton – tout doit être explicite.
- Poser les contraintes et garde-fous « Évite les formules trop commerciales et ne mentionne pas de remise.» Définissez les limites pour éviter les dérapages.
- Enrichir le contexte « Le contact est actif sur LinkedIn, spécialisé dans les mugs personnalisés éco-responsables, et recherche des solutions innovantes pour ses clients retail.» Plus l’IA connaît le contexte, plus elle ajuste sa réponse.
Exemple complet : « Tu es expert en communication BtoB dans l’objet média. Rédige un mail de relance pour Marc Dubois, distributeur rencontré au salon Maison&Objet, intéressé par nos mugs éco-responsables. Il gère 50 points de vente en France et cherche des nouveautés pour ses clients retail. Format : 150 mots max, ton professionnel mais chaleureux, CTA pour planifier un appel. Évite les formules commerciales agressives. »
Techniques avancées pour pros
Le prompting itératif (méthode OPRO) : Technique avancée d’auto-optimisation développée par DeepMind. Commencez par un prompt initial, générez plusieurs réponses, évaluez-les selon vos critères (pertinence, format, impact), puis réinjectez ces évaluations dans un nouveau prompt enrichi. « Voici 3 versions de mails de relance que tu as générées [exemples]. La version 2 était la plus efficace car [critères]. Génère maintenant 3 nouvelles versions en t’inspirant de ces retours. » L’IA apprend de ses propres performances pour s’améliorer.
Le découpage par étapes : Pour des tâches complexes, divisez. « Étape 1 : Liste 10 tendances objets média 2025. Étape 2 : Pour chaque tendance, propose 2 produits concrets avec des descriptions courtes. »
Les formats structurés : « Présente sous forme de tableau comparatif avec colonnes : Produit / Prix / MOQ / Délai / Impact environnemental. » L’IA excelle dans la structuration de données.
Astuces bonus : Faites améliorer votre prompt par l’IA elle-même ! « Analyse ce prompt et propose 3 améliorations pour obtenir des résultats plus précis : [votre prompt]. »
Il existe aussi désormais, face à l’importance croissante du prompting, de nombreux outils et plateformes pour vous assister sur cette tâche (ex : plateforme OpenAI et plateforme AnthropicAI).
Ce que ça change concrètement
Dans notre secteur, les applications sont infinies :
Rédaction automatisée : Emails de relance, réponses aux appels d’offres, argumentaires produits. Un bon prompt génère un premier jet exploitable en 30 secondes.
Création de contenus : Fiches produit différenciantes, posts LinkedIn engageants, présentations client personnalisées. L’IA maîtrise les codes de communication de chaque canal.
Brainstorming créatif : « Imagine 15 concepts de goodies tech pour une startup fintech, budget serré, impact maximal. » L’IA explore des pistes que vous n’auriez pas envisagées.
Cas d’étude concret : Sarah, commerciale chez un fournisseur d’objets média, utilisait cette approche pour ses fiches produit. Résultat : temps de rédaction divisé par 3, taux de conversion client multiplié par 1,8. Son secret ? Des prompts ultra-précis intégrant profil client, usage prévu et contraintes budgétaires.
Les professionnels qui maîtrisent le prompting rapportent un gain de temps significatif : là où il fallait 2 heures pour rédiger une proposition commerciale, 30 minutes suffisent désormais pour obtenir une base solide à personnaliser.
Devenir un prompt-artisan
L’IA ne remplace pas votre expertise : elle la démultiplie. Un bon prompt, c’est une idée bien briefée qui libère votre temps pour vous concentrer sur la stratégie, la relation client et la créativité.
Le secret n’est pas dans la magie de la machine, mais dans la qualité de votre question. Comme nos objets médias racontent l’histoire d’une marque, nos prompts racontent l’histoire de nos besoins.
En 2025, les pros qui excelleront ne seront pas ceux qui utilisent l’IA, mais ceux qui savent lui parler. Alors, prêt à devenir un prompt-artisan ?
