UV DTF : révolution ou miroir aux alouettes ?

Depuis quelques mois, un nom fait le tour des ateliers de marquage et des agences de publicité : UV DTF. Présentée comme une révolution, cette technologie fascine autant qu’elle interroge. Et à juste titre. Car oui, l’UV DTF est bluffant. Mais comme toute nouveauté, elle vient avec ses promesses… et ses limites.

Ce qui impressionne ?

L’UV DTF permet de transférer un visuel en quadrichromie + blanc + vernis, directement sur un objet. Pas besoin de presse, d’échenillage, ou de temps de séchage… Un coup de raclette, et c’est fait. Le rendu est brillant, en relief, souvent spectaculaire.

Côté atelier, les avantages sont clairs :

  • Personnalisation à la demande, même en boutique
  • Faible coût, y compris pour des pièces uniques
  • Compatibilité large (verre, plastique, métal, bois…)
  • 1 ou 1000 objets personnalisés en quelques heures, sans équipement particulier

Une petite révolution ? Plutôt un tournant…

L’UV DTF, c’est l’avènement d’une nouvelle méthode de transfert dans le monde du marquage objet. Un peu comme le flex, le transfert sérigraphique, ou plus récemment le DTF ont bouleversé les codes du marquage textile, l’UV DTF redéfinit ce qu’il est possible de faire sur des supports rigides comme les gourdes, carnets, mugs, stylos, etc.

Chez Sherpa Transfert, nous avons été pionniers en la matière : premiers à importer une machine UV DTF en France, parmi les tous premiers à la proposer à la vente. Depuis, nous avons testé, comparé, sélectionné les meilleures solutions. Aujourd’hui, nous faisons partie des acteurs qui impriment le plus en UV DTF en Europe. Et cela nous donne une vraie légitimité : nous connaissons mieux que personne ses possibilités… et ses limites.

Première limite : la résistance

L’UV DTF ne rivalise pas encore avec d’autres techniques de marquage directes éprouvées comme la sublimation, la sérigraphie, ou l’impression UV directe. La chaleur ramollit l’encre, le lave-vaisselle donne des résultats inégaux, la tenue en extérieur est encore à prouver. Certains acteurs mettent sur le marché des mugs ou des gourdes sans avertir sur leur durabilité. Résultat : déceptions, retours, litiges. Et à terme, c’est l’image de la technologie qui en souffre.

Deuxième faiblesse : les films

Le marché repose presque entièrement sur des matières fabriquées en Asie, de qualité variable. Il existe peu d’innovations, les approvisionnements sont irréguliers, et aucun cadre normatif n’existe. En fonction du fournisseur, le collage dépend souvent plus du bon lot que de la méthode.

Troisième limite : la promesse d’universalité reste à prouver

Les surfaces trop texturées, incurvées, ou complexes posent problème. Parfois, un simple objet trop froid suffit à faire échouer un marquage.

Alors, l’UV DTF va-t-il transformer le marquage objet ?

Oui, probablement. Mais pas encore.

Là où les exigences sont moindres, c’est une solution simple, rapide, rentable. Idéale pour la petite série, les objets déco, la signalétique intérieure. Mais surtout, si les colles évoluent, si la résistance s’améliore, l’UV DTF peut aller beaucoup plus loin. Et tout ça arrive plus vite qu’on ne le croit ! On imagine sans difficulté son usage sur des produits promotionnels haut de gamme, des flottes de véhicules, des campagnes de street marketing, ou encore des collections capsules personnalisées pour des marques. Sa flexibilité et sa rapidité d’exécution peuvent changer la donne sur tout un pan de l’industrie.

Aujourd’hui, l’UV DTF est un outil excitant, encore jeune, mais déjà prometteur.

Demain, s’il gagne en fiabilité, il pourrait devenir la nouvelle norme du marquage objet sur les petites et moyennes séries.


Axel Bouthors est le co-fondateur de Sherpa Transfert (ex-PrintMyDTF), spécialiste des solutions de personnalisation textile et objet, basé dans la région de Grenoble (Isère).

Article écrit par :
Bertrand CLERMONT-GENEVI

Rédacteur en chef C!mag