Xavier Andiole (MTS) : « Au même titre que la sérigraphie, le DTF demande du savoir-faire et un environnement adapté »

Le marqueur MTS Sérigraphie, basé dans l’Oise, a intégré la technologie DTF il y a seulement quelques mois. Son dirigeant, Xavier Andiole, a voulu prendre son temps afin d’acquérir une machine parfaitement en accord avec ses exigences de qualité. Il dresse aujourd’hui un bilan globalement positif de la technique de marquage, en toute transparence.

 

Contrairement à certains confrères marqueurs, vous avez attendu un moment avant d’investir dans une machine DTF…

En effet. J’étais convaincu dans l’absolu par la technologie DTF depuis que j’en ai entendu parler, il y a environ trois ans, mais j’étais encore dans l’attente de la bonne machine. Celles que je voyais à l’œuvre n’étaient pas encore au point selon moi. Elles connaissaient trop de problèmes techniques. Donc le processus n’était pas encore bien établi, mais cela a changé au fil du temps et j’ai enfin passé le pas en février dernier avec une solution BGA en 60 cm de laize. 

Votre atelier a-t-il été bousculé par l’intégration de cette machine ?

Il est clair que le DTF demande un environnement adéquat pour bien fonctionner. Nous avons fait le choix chez MTS de construire une pièce dédiée et de l’y installer, en intégrant notamment un système de climatisation. La machine en tant que telle a un coût, mais nous avons donc aussi réalisé un investissement supplémentaire pour constituer l’écrin nécessaire au bon fonctionnement. Le DTF représente un investissement conséquent si on veut bien faire les choses. Or c’est notre marque de fabrique : on prend le temps de faire les choses, mais on les fait bien.

Comment s’est déroulée la prise en mains technique ?

Contrairement à ce qu’on peut entendre sur le marché, le DTF n’est pas si simple à maîtriser. Il nous a fallu une formation complémentaire à celle réalisée lors de l’installation de la solution. En tout, nous avons engagé un mois de tests en interne pour calibrer les machines et les profils, maîtriser la technique et lancer de véritables productions. A présent, on fournit notamment des clients non équipés en DTF, mais qui possèdent des presses et ont des exigences de colorimétrie, pour se rapprocher d’un Pantone précis par exemple.

Cette machine vous a-t-elle permis de gagner de nouveaux clients ?

Elle nous a surtout permis de ne pas en perdre et de proposer un service que d’autres marqueurs offraient déjà ! Il fallait que je puisse compenser le recul du marché et former mes équipes sur une autre technique de marquage. J’ai par ailleurs acheté de nouvelles presses pour renforcer mon parc machine, car on monte en puissance en termes de transferts.

Quels grands avantages voyez-vous dans le DTF ?

La rentabilité des productions est intéressante et le gros avantage par rapport à la sérigraphie tient dans l’usage de beaucoup moins de chimie. Et il existe très peu de ratés. Pour résumer, c’est une très bonne technique, qui permet par ailleurs d’obtenir de la finesse et un toucher agréable, si et seulement si, la machine est bien réglée. La dernière complication, sur laquelle on continue de travailler, c’est le réglage colorimétrique. Aujourd’hui, cet aspect reste complexe à gérer, mais on progresse petit à petit.

Vous qui êtes un spécialiste historique de la sérigraphie, comment jugez-vous la force de frappe du DTF ?

Il s’agit indéniablement d’une solution qui fait du mal aux sérigraphes. Le DTF a pris une grande part du marché du marquage sur les petites et moyennes productions. Mais il ouvre aussi des perspectives vers de nouvelles offres. Le DTF représente une opportunité d’évolution intéressante pour une entreprise comme la nôtre. Ce qu’il a pris, il le rend… Mais il faut avancer avec lui. C’est un investissement devenu nécessaire.

Nous pouvons enfin proposer une solution à nos clients pour leurs besoins d’impressions qui ont évolué vers de plus petites quantités et des exigences graphiques multi-couleurs. Le DTF s’impose comme une proposition rapide, simple et de qualité. Et en ce sens, c’est une évolution positive du métier. Je ne peux pas rester un sérigraphe puriste et nostalgique ! Il faut ouvrir notre savoir-faire à ces nouvelles opportunités, mais avec la même exigence. Car au même titre que la sérigraphie, le DTF demande du savoir-faire et un environnement adapté : il ne s’agit pas seulement d’appuyer sur un bouton.

Quelle est la prochaine étape pour MTS ?

Notre salle DTF est d’ores et déjà prévue pour accueillir une deuxième machine éventuelle, si le besoin s’en fait sentir. Et dans quelques mois, on pourrait imaginer vendre des productions DTF au mètre linéaire. Cela permettrait de simplifier notre tarification et de gagner en lisibilité auprès de nos clients.

Article écrit par :
Bertrand CLERMONT-GENEVI

Rédacteur en chef C!mag