
Le marquage, textile comme sur objet, n’a pas de secret pour l’entreprise des Hauts-de-France. Au service des revendeurs depuis près de 20 ans, historiquement spécialisée dans la sérigraphie et la tampographie, MTS a étendu le spectre de son champ d’activité jusqu’à la broderie, en investissant régulièrement dans de nouvelles machines et en développant l’expertise des membres de son atelier, sous l’œil bienveillant du patron, Xavier Andiole.
Un endroit discret, dans une petite zone industrielle de Nogent-sur-Oise : c’est ici, à une heure au nord de Paris, que MTS Sérigraphie opère, au service exclusif des revendeurs d’objets médias. L’atelier de marquage, identifié par un simple « MTS » affiché en lettres noires sur la porte extérieure, est tenu par Xavier Andiole, 51 ans. Natif de la région, il met un premier pied dans l’objet publicitaire dès ses études de commerce, en passant un an au sein d’un atelier de sérigraphie. Une révélation. « J’ai pris en main les ventes d’objets publicitaires de l’atelier pendant trois ans. J’ai ensuite été revendeur durant cinq ans, avec ma propre entreprise, avant de la céder et de fonder MTS Sérigraphie, en 2004 ».
Après deux premières implantations, MTS se stabilise, en 2008, à Nogent-sur-Oise, sur son site actuel. Un déménagement nécessaire, afin d’accompagner le développement de l’entreprise et d’intégrer des solutions de broderie. « Nous en avons aussi profité pour investir dans des machines plus performantes, dont un carrousel de sérigraphie automatique. Depuis le rachat du bâtiment attenant au nôtre, en 2018, 750 m2 sont à notre disposition. Un espace suffisant pour travailler confortablement, avec une zone de stockage scindée entre entrées et sorties, des surfaces de travail bien délimitées, et des bureaux spacieux », détaille le dirigeant.
LA BRODERIE EN TÊTE
Aujourd’hui, MTS marque en moyenne 1,5 million de pièces par an. L’entreprise intègre différentes techniques, de la sérigraphie à la broderie, en passant par la tampographie et le transfert. Dans l’atelier, on remarque que la sérigraphie prend le plus de place au sol, avec une solution automatique et une autre manuelle, ainsi qu’un local dédié à l’élaboration des encres. Technique de marquage historique de l’entreprise, la sérigraphie est toujours au cœur de l’activité. Pour preuve, un investissement machine a encore été réalisé cette année.
La saine situation financière de MTS lui permet d’acquérir régulièrement de nouvelles solutions de marquage. La broderie, portée par la demande en EPI, concentre la majorité des investissements récents. MTS possède aujourd’hui 13 têtes. « Nous sommes pleinement opérationnels, mais la broderie est encore en phase de développement en termes de chiffre d’affaires, reconnaît Xavier Andiole. De par le nom de l’entreprise, nous sommes encore parfois assimilés à la sérigraphie stricto sensu, mais les choses évoluent peu à peu. On a d’ailleurs fait évoluer notre logo en ce sens. »Déjà propriétaire de deux presses automatiques à double plateau, le marqueur va aussi investir dans une nouvelle unité, afin d’augmenter sa capacité de production.
Le DTF, qui s’est largement diffusé depuis deux ans dans les ateliers de marquage textile, est parfois utilisé par MTS, sans que l’atelier soit équipé en solution d’impression dédiée. De manière générale, l’atelier teste régulièrement des techniques inédites ou de nouveaux supports à personnaliser. Au moment de notre visite, le chef d’atelier venait ainsi de réussir un marquage sérigraphique très technique, sur un objet destiné à une marque de luxe. « On monte en expertise pour tenter de gagner de nouveaux marchés. Et cela rend également les commandes récurrentes plus faciles et plus rapides à traiter », souligne le dirigeant.

CONTRÔLE CONTINU
Une chose est sûre, les commandes qui sortent de l’atelier de MTS sont d’une qualité irréprochable. L’entreprise prend le temps de bien faire les choses. C’est pourquoi elle préfère concentrer ses efforts sur les petites et moyennes commandes, en utilisant des produits haut de gamme, français ou européens. « Au-delà de 5 000 t-shirts, par exemple, cela engendre des conséquences néfastes sur les autres commandes, car une machine se voit monopolisée pour un seul projet. On ne s’engage pas avec un client si nous ne sommes pas capables de réaliser un marquage qualitatif », martèle Xavier Andiole, qui vient d’être élu vice-président, en charge du collège marqueurs, de la 2FPCO.
Le dirigeant admet que les tarifs pratiqués par son entreprise sont peut-être un peu plus élevés que la moyenne, mais cela se justifie par un contrôle précis et constant à chaque étape des commandes, de l’entrée des marchandises à l’expédition, en passant par le marquage et l’emballage. Et pas question de transiger sur le respect des délais de livraison. « On a toujours une solution de secours si besoin, même si ça doit nous coûter plus cher, affirme le dirigeant. Nos clients, que nous considérons comme des partenaires, doivent être livrés dans les temps, quoiqu’il arrive ».
TRAVAIL COMPLICE
Cette rigueur de travail se retrouve chez tous les collaborateurs de MTS. La société compte 15 personnes, qui se répartissent entre cinq postes administratifs et dix à l’atelier, dont quatre opérateurs en sérigraphie, trois en tampographie, et trois entre la broderie et les presses de transfert. Les piliers de l’entreprise sont des fidèles : l’adjointe du fondateur, comme le chef d’atelier, sont présents aux côtés de Xavier Andiole depuis 17 ans.
Ce dernier n’hésite pas à mettre la main à la pâte dans l’atelier de production, bien au contraire. « Je me considère plus comme un technicien que comme un gérant, confie Xavier Andiole. J’ai un esprit mécanique. Nous avons monté toutes les machines en collaboration avec mon chef d’atelier, donc on les connait par cœur. Cela permet de déceler d’éventuels problèmes techniques, mais aussi de les anticiper. »
La grande rigueur imprégnant l’entreprise n’empêche pas la bonne humeur. Au détour des couloirs, les blagues bon enfant fusent entre le dirigeant et ses employés. MTS Sérigraphie est gérée comme une famille, et le bien-être au travail ne constitue pas une posture. « On est une entreprise à taille humaine depuis l’origine et on tient à le rester. Mais cette volonté n’empêche pas d’avoir de l’ambition et de se challenger », conclut Xavier Andiole.

Source des visuels : Bertrand Genevi.